15.12.06

Son baluchon sur l'épaule, ...




Son baluchon sur l'épaule, Léo ferme la porte de sa cabane et prend un court bain de soleil avant de se mettre en route pour la forêt. Depuis l'automne dernier, il habite seul dans la cabane de bûcheron de son père. Le pauvre homme est tombé d'un arbre un jour de grand vent et même le rebouteux n'a rien pu faire pour lui.

Sa mère, Léo ne l'a jamais connue. Son père lui a souvent raconté combien elle était belle et combien ils se réjouissaient tous deux de sa naissance, mais l'heureux évènement a fini par tourner au drame quand elle a disparu, ne laissant au pauvre homme que sa descendance et son chagrin. Entre la tourbe à sècher, les baies et les racines à cueillir, Léo n'a guère de temps pour flâner au village voisin, mais il ne s'en plaint pas. Depuis son enfance, la forêt exerce sur lui une véritable fascination et il passe le plus clair de son temps à l'abri des frondaisons bienveillantes. Chaque jour est une nouvelle exploration, une nouvelle découverte dans cet entrelacs de fougères, de joncs et de lianes. Et chaque jour, après son déjeuner, Léo sort la belle flûte en cuivre de son père et la fait briller comme le soleil avant de laisser la musique chasser de son esprit tous les tracas de la journée.

Souvent, lièvres et écureuils s'arrêtent alors que le merle imitateur lui donne la réplique. D'un coup d'oeil amusé, Léo les salue et referme les yeux, se replongeant dans sa mélodie. Hier, pourtant, alors qu'il s'était installé dans une large clairière qu'il venait de découvrir, au pied d'un large chène dont les racine abritaient une source pure, Léo entrouvre les yeux, mais ce n'est pas un lapin qui semble se dandiner au rythme de ses trilles: c'est un ... champignon ?

Le temps de se frotter les yeux pour s'assurer qu'il ne rêve pas, tout est à nouveau immobile et le merle s'est envolé. Mais aujourd'hui, Léo en aura le coeur net ...

>>--suite-->>

4 commentaires:

Anonyme a dit…

T'as vraiment du talent pour écrire, je trouve. C'est très agréable à lire car ça ne manque pas de rythme et c'est très imagé. Seul (tout petit) bémol: ça fait un peu long comme paragraphe, il me semble. Un petit saut de ligne de temps en temps ne ferait pas tort, non?

PypeBros a dit…

voui. je vais essayer d'y remédier. En fait, _je fais_ des paragraphes, mais ils se font bouffer par le reformatage automatique ... y'a un truc dans les règlages que je n'ai pas encore capté ...

Anonyme a dit…

oui c'est vraiment sympa à lire !
ne serait-ce pas le pont de Cozack ?

PypeBros a dit…

ah non. C'est le même bois, peut-être le même ruisseau, mais le pont des cosaques est beaucoup plus dans les profondeurs du bois... Là, c'est juste le pont en amont de Trèfle-Pin.